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A QUAND UN PAYS NON SOUILLĖ?

Par Frantz C.

Nous ne voulons pas continuer à prendre à tort personnellement les dirigeants qui ne savent pas à quel saint se vouer pour conduire le pays vers la voie du développement durable. Cependant on sent que la machine gouvernementale n’est pas suffisamment huilée eu égard au mauvais ajustement de certaines pièces. D’aucuns les traitent d’incompétents, pour d’autres, ils sont des pilleurs au même rang que ceux vus dans les rues après le désastre. Cependant fort est de constater que certains étrangers se sont montrés beaucoup plus haïtiens que les propres fils d’Haϊti. Depuis le 12 janvier, Haϊti se reconnait partout sur le plan international et des étrangers émanant de toute part viennent découvrir cette terre non pas en conquérants mais plutôt en missionnaires pourvus de moyens capables d’alléger les souffrances d’un peuple qui ne demande qu’à vivre.

Pourquoi les choses ne peuvent se faire comme il se doit?

Essayons d’abord de chercher l’handicap majeur qui, semble –t-il, pourrait être à l’origine de tout ce mal. Nous pensons que l’absence de plan cadastral du pays est á l’origine de bien des maux. Dans tout pays sérieux l’État est un organisme tolérant mais très ferme quand il s’agit de pendre des mesures impopulaires surtout si elles sont d’utilité publique. Haϊti arrive à un moment de son existence où il ne peut pas faciliter une catégorie minoritaire de gens au détriment de toute une population avide aussi de bien-être. Seul l’État est propriétaire et peut utiliser des moyens utiles pour résoudre un problème à l’actif des revendications de ses habitants. Le territoire haϊtien est en mal d’aménagement car l’État n’arrive pas à avoir sa gestion totale. En effet, un infime pourcentage du territoire haϊtien est inscrit dans les registres de l’État. L’office national du cadastre (ONACA), institution créé depuis 1984 et seul organisme responsable de l’enregistrement des biens-fonds nationaux n’a pas les moyens de sa politique. Des particuliers arrivent à empêcher la réalisation de projets d’utilité publique arguant qu’ils détiennent de vrais titres de propriété qui sont révélés faux par la suite sous l’indifférence totale de notre État moribond. Entretemps, la population victime ne peut trouver un endroit pour s’abriter.

Pourquoi les choses ne peuvent se faire autrement?

Les accapareurs des biens-fonds nationaux s’identifient à l’État. C’est eux seuls qui peuvent et doivent jouir de tous les privilèges, c’est à dire prendre pour acquis les biens de l’État et se les distribuer entre eux. Pis est, ils s’opposent à ce que les biens nationaux une fois acquis viennent entrer dans le domaine privé du vrai ayant droit. Impuissant devant une telle situation l’État devient un organisme de corruption pour ses propres dirigeants.

Comment expliquer ce vécu misérable dont la population est l’objet?

Tout cela nous amène à comprendre pourquoi l’État ne peut trouver d’endroits pour loger les victimes du tremblement de terre. Cet État tolérant sait très bien quoi faire s’il veut améliorer les conditions d’un peuple victime d’un système. Certaines mesures à prendre ne sont pas impopulaires, elles sont de préférence humaines car dans un pays étatiquement structuré, impopularité et amélioration des conditions de vie ne font pas bon ménage.

Actuellement environ un million de gens trouvent abri sous des tentes de fortune placées dans des endroits où l’odeur puante et nauséabonde embaume tous ces espaces réputées jadis reposants et accueillants.

Pourquoi l’État refuse de prendre ses responsabilités d’abord vis á vis de ces gens accapareurs des biens fonciers de l’État et ensuite vis á vis de ces pauvres gens victimes du désastre?

Haïti a besoin d’un État ferme, non tolérant qui peut et doit châtier les “Grands dons” en leur enlevant toutes les terres acquises de façon illégale. Il est grand temps qu’Haïti soit considéré comme une vraie nation qui saura prendre en considération les désidératas de ses habitants. L’État doit s’armer de courage pour reprendre ce qui lui a été volé car il y a toute une population en souffrance qui pourrait bénéficier de ces terres qui deviennent les propriétés d’autrui, on ne sait comment.

Nos dirigeants connaissent les biens-fonds nationaux qui ne sont pas enregistrés dans les registres de l’État mais qui sont munis de faux titres de propriété. A l’État de prendre ses responsabilités si réellement il y a une volonté de trouver des espaces valables, bien conçus, dignes d’être abrités par les victimes du tremblement de terre.


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