L’histoire de la céramique remonte à l’époque néolithique. En ce temps là l’homme, cessant d’être nomade et chasseur s’est installé dans des régions où il cultivait la terre et pratiquait l’élevage. Ainsi, son nouveau statut de sédentaire allait lui exiger des structures sociales plus adaptées.
Il s’avérait donc nécessaire et même indispensable de parvenir à une technique leur permettant de stoquer les aliments en vue de les conserver assez longtemps. A la lumière d’expériences vécues, l’homme va découvrir que le feu a le divin pouvoir de transformer la terre glaise en un matériau que les rides du temps ne sauraient altérer.
C’est l’ensemble de ces expériences qui vont permettre à l’art de la céramique de voir le jour. Les pièces les plus anciennes provenant de l’Asie Mineur, d’Anatolie, de Syrie datent de plus de 6.000 ans avant l’ère chrétienne. Et cette discipline artistique va atteindre l’Égypte et l’Europe à travers la Méditerranée pour faire son apparition en Extrême Orient vers l’an 3000 avant J.-C.
Certes, à la genèse de l’art de la céramique, les premières œuvres furent réalisées à partir d’un simple modelage manuel. Mais, le tour du potier va représenter une invention majeure qui va contribuer dans une très large mesure à l’évolution de cet art des formes moulées et le permettre d’atteindre une certaine apogée.
Au cours de son évolution à travers de longs siècles, la céramique a eu aussi son utilité pratique. Il a joué simultanément le rôle satisfaisant d’objet décoratif et artistique destiné exclusivement à la pleine délectation des esprits sélects.
La céramique en Haïti
Il est sans conteste que l’artisanat reste et demeure l’une des vitrines les plus dynamiques de la culture haïtienne. Et vous conviendrez avec nous que nos artisans créateurs excellent dans plusieurs de ces disciplines. Alors, force est de croire que tout dirigeant qui se veut responsable devrait envisager des programmes visant à dynamiser ce secteur (Formation, production commercialisation).
Car, en dépit de l’évolution de l’art de la céramique à travers le monde, les techniques utilisées par les artisans locaux restent précaires. Et il s’avère impérieux qu’ils se mettent à jour s’ils ne veulent pas se laisser dépasser par l’aspect temps. Nos artisans céramistes doivent être initiés aux techniques modernes de production.
C’est dans cette optique que l’État, par le truchement de l’Office National d’Artisanat (ONART), un bureau déconcentré du Ministère des Affaires Sociales et du Travail (MAST) devrait intervenir. Cette intervention doit prendre en compte tout un programme scientifique de formation à l’intention de divers groupes d’artisans céramistes.
Quiconque visiterait certains pays de l’Amérique notamment le Chili, serait ébahi face à la diversité de la céramique qu’il aurait l’opportunité de découvrir. Fort de ce constat, le gouvernement chilien, au lieu de nous envoyer ses tueurs à gage à travers la Minustah pour anéantir les quartiers dits « de non droit », devrait coopérer de préférence avec Haïti dans d’autres domaines dont la céramique.
En ce sens, ce serait plus humain de développer des coopérations en nous envoyant des formateurs en céramiques plus particulièrement dans la technique du tournage. L’ambassadeur du Chili de concert avec son congénère du Ministère des Affaires Étrangères devrait en discuter formellement.
Vu la quantité de devises investies pour importer des assiettes, des gobelets et autres articles en terre glaise, il serait salutaire pour l’économie du pays si les instances concernées envisageaient d’initier nos artisans céramistes aux techniques pouvant les produire directement.
L’état des lieux
Selon ce que nous a appris Madame Mathilde Flambert Lamothe, les recherches effectuées ont permis de se rendre à l’évidence que du Nord au Sud de l’Est à l’Ouest, le pays regorge de matières argileuses de couleurs variées et à fortes capacités de résistance. Il serait subséquemment bénéfique économiquement, culturellement et socialement pour le pays de les utiliser dans le cadre du processus de développement endogène par le truchement de la production artisanale.
Cependant, jusqu’à date, certains de nos artisans utilisent encore la technique Colombin pour matérialiser leurs inspirations quand ils reviennent de leurs randonnées artistiques. En fonction des multiples possibilités créatrices qu’offre actuellement cette discipline, il s’avère d’une impérieuse nécessité de mettre nos artisans sculpteurs à jour avec les techniques modernes de production.
Des techniques leur permettant de bien maîtriser cette profession doivent leur être dispensées par des formateurs à travers une méthodologie appliquée. Les participants au terme de la formation auraient à se regrouper sous le chapeau d’une association par commune et par département. Ça leur faciliterait l’accès à des programmes de crédit pour l’acquisition de matériels indispensables à une dynamique de production quantitative et qualitative à travers des ateliers ou des petites entreprises.
Parmi ces bénéficiaires devraient se retrouver des étudiants en arts plastiques de l’École Nationale des Arts (Enarts). Des artisans céramistes autodidactes doivent être du nombre des participants. D’autres venant de Jacmel, capitale de l’artisanat, des Cayes, des départements du Centre, du Nord seront formés dans une perspective de devenir à leur tour formateurs.
Les dirigeants aussi bien que nous sont conscients qu’il n’existe nulle part de générations spontanées. Cette considération suffit à elle seule pour exhorter l’État à mettre sur pied un programme permanent de formation artisanale. Chaque ville devrait être dotée d’un ouvroir moderne. Là toutes les disciplines artisanales seraient enseignées.
Des artisans avec lesquels nous nous sommes entretenus Jean-Paul nous rapportaient, sont parvenus à se spécialisés dans plusieurs disciplines. Ces créateurs sont habitués à peindre sur du bois, des fibres de cocotiers et de bananiers, confectionnaient des masques, des pots à fleurs etc.
Ils s’estiment heureux de pouvoir bénéficier de ces formations pour pouvoir les retransmettre à d’autres générations d’artisans qui auront quand à eux la lourde responsabilité de perpétuer ce cycle de production artisanale locale et ce pour le bien être de la culture. La culture reste le seul domaine où le Plan Néolibéral n’a encore réussi à implanter ses tentacules de fossoyeurs internationaux. Alors, prenons garde paske yo la.
J. Fatal PIARD
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