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Le Parc industriel d’Haïti et les déboires des gagne-petits


Si la révolution industrielle marque un tournant majeur aux XIX et XX éme siècles eut égard aux besoins en matières première, en main-d’oeuvre et en moyens de transport, certains pays en voie de développements sont les principales victimes de ces différentes activités d’entreprises. En effet, les secteurs qui jouissent de ce tournant mondial en ont profité pour asseoir leur économie sur la faible possibilité des pays pauvres dont leurs dirigeants ne se soucient que de leurs intérêts personnels au détriment d’un petit nombre qui ne demande qu’à travailler pour essayer de satisfaire ses besoins.

Les contrats entre l’Etat et les industries de sous-traitance qui viennent s’établir en Haïti ne facilitent pas « les petites gens » qui doivent fournir le maximum de rendement aux chefs d’entreprises pour un salaire misérable. L’état haïtien a, certes, créé le Parc Industriel sans trop faire cas de la gestion du risque industriel qui est un facteur important de sécurité. L’instabilité politique de ces derniers temps a porté un coup terrible à notre industrie de sous-traitance. Les 28 années de dictature jointes à l’action malhonnête de nos dirigeants d’après l’ère duvaliérisme ont contribué à enfoncer le couteau dans la plaie qui ronge le pays. En effet, l’industrie de sous-traitance est réduite à sa plus simple expression au point que plusieurs de ces établissements qui aidaient tant soit peu nos petites bourses ont préféré s’établir dans d’autres pays où la stabilité politique est de mise. Pour ne pas crever de faim le salariat se voit obligé d’accepter toutes les mauvaises conditions du Patronat arguant qu’il est prêt à plier bagage si on veut le bousculer. En raison de la mauvaise foi de nos dirigeants on ne sait quand nos pauvres frères et soeurs verront poindre une lueur d’espoir sur leur ténébreux horizon. « Jouva Jouvien, peuple misérable, vous sortirez un jour de ce pétrin. On en est convaincu. »


Notre parc industriel est aussi un parc de bureaux, on y trouve également des espaces qui contiennent de l’industrie légère, Les besoins exigés pour le bon fonctionnement d’un parc industriel trouvent plus ou moins leur justification dans notre Parc à nous. Ces besoins peuvent se résumer ainsi :

• Besoin de concentrer les infrastructures nécessaires dans un secteur limité pour réduire les coûts.
• Besoin de tabler sur de telles infrastructures pour attirer les entreprises
• Besoin de séparer les usages industriels des autres activités urbaines afin de réduire les impacts environnementaux
• Besoin d'offrir les contrôles environnementaux localisés spécifiques aux exigences des zones industrielles.

Outre ces industries de sous-traitance, on relève plusieurs usines au voisinage du Parc Industriel. Certains espaces du Parc sont réservés à l’industrie légère qui regroupe plusieurs usines de main d’oeuvre à bon marché....
Selon le code du Travail de 1961 en son article 137 le salaire minimal est fixé par loi ou décret sur rapport motivé du Conseil supérieur des salaires au ministère des Affaires sociales Il sera périodiquement ajusté en fonction des variations du coût de la vie ou toutes les fois que l'indice officiel de l'inflation fixé par l'Institut haïtien de statistique et d'informatique accuse une augmentation d'au moins 10 pour cent sur une période d'une année fiscale.

Le code du Travail donne également les différents établissements industriels qui utilisent une main-d’oeuvre à salaire minimal fixé par loi ou décret. On relève surtout des entreprises dans lesquelles les produits sont manufacturés, modifiés, nettoyés, réparés, décorés, achevés, préparés pour la vente et dans lesquelles les matières subissent une transformation, y compris les entreprises se livrant à la production de force motrice en général et de l'électricité. C’est surtout ce type d’entreprises qui utilise la main-d’oeuvre à bon marché fixée par nos dirigeants.
Sous le gouvernement des Duvalier on fixait le salaire minimum sans l’avis d’aucun secteur de la vie nationale. Maintenant après beaucoup de palabres au Parlement on est arrivé à voter le projet de loi portant le salaire minimum en Haïti à 200.00 gourdes. On ne sait encore quelle position adoptera la présidence de René Garcia Préval. Le publiera-t-il ou non ? Toujours est-il que cette nouvelle loi sur le salaire minimum journalier reste encore dans l’impasse.
Pendant ce temps les établissements industriels continuent de payer aux travailleurs journaliers 70.00 gourdes pour une journée de 8 heures de travail. Tout cela suffit pour avoir une idée des conditions de vie de”ces petites gens” qui font leur gagne-pain dans ces industries au prix d’énormes sacrifices.

Que peut-on faire avec 70. 00 gourdes, l’équivalent de. $1,67 US pour une journée de travail, pendant que les dirigeants ne s’en soucient guère ?
En tout cas, chers frères et soeurs, qui travaillez dans des conditions inhumaines, vous avez l’estime de tous ceux qui ne peuvent que dénoncer votre horrible situation. Pour nous, vous appartenez à cette classe d’hommes et de femmes responsables car vous avez pu envoyer vos enfants à l’université avec votre maigre salaire. C’est vous qui méritez de la Patrie. Quant aux autres, nous les plaignons.
Frantz C.(Les réflexions de Frantz)

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