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La Mort, cette réalité révoltante et incontournable!

Personne ne pense volontiers à la mort et pourtant, elle est une réalité qui nous concerne tous directement. La vérité de la vie est qu’elle est d’une durée limitée et inconnue. Ce cadeau précieux qui nous est fait par Dieu ou par l’évolution selon les croyances, nous sera un jour enlevé que nous y pensions ou pas, que nous l’acceptions ou pas.

L’homme arrive plus ou moins à se faire à l’idée de l’aspect attendue de la mort, un phénomène qu’il considère comme un aboutissement inévitable et parfois même, une sorte de soulagement. La mort même quand elle est prévue, attendue ou souhaitée n’engendre jamais de satisfaction. La peine et la sensation de vide qu’elle crée sont indubitablement présentes. La peur qu’elle suscite reste toujours palpable quelques soient les circonstances.
Mon père fut diagnostiqué d’un cancer osseux il y a cinq ans, du à un cancer non détecté de la prostate. Les médecins lui ont donné 2 mois à vivre. Il était alors âgé de 84 ans et selon les experts américains, trop vieux pour réagir positivement à un quelconque traitement anticancéreux. Deux ans plus tard, il eut une crise qui l’obligea à être hospitalisé. Il mourut deux semaines plus tard âgé d’un peu plus de 86 ans. A mes yeux, il n’était pas assez vieux pour mourir. Il pouvait vivre encore une vingtaine d’années au moins me disais-je tout en sachant que ma peine ne serait pas moindre. Car accepter la pénible réalité de ne plus jamais revoir cet être que nous aimons tant n’est pas chose facile. Dans mon cas je me consolai du fait que mon père n’aurait plus à souffrir au moins. Sa mort me permit d’accepter relativement le phénomène du vieillissement qui aboutit à la mort. Il a tout de même de loin dépassé l’espérance de vie de l’homme haïtien me dit souvent mon mari pour me consoler.
Mais quand je pense à Farrah Fawcett je me demande si elle a pu préparer ses proches à accepter l’inévitable réalité de sa mort et ce malgré toute la publicité qu’elle a créée autour de sa maladie et son éventuel départ du monde des vivants. A-t-elle su l'accepter? Après tout, elle n’avait que 62 ans; bien trop jeune pour mourir.

D’autres pertes surviennent brusquement alors qu'on s'y attendait le moins. Elles nous prennent par surprise nous enlevant une personne importante à laquelle nous étions profondément attachées. La mort imprévue d'un être cher, due à un accident grave, une maladie sérieuse ou une tragédie nous frappe davantage et est beaucoup plus difficile à accepter puisqu’elle nous rappelle que nous pouvons mourir à tout moment, que n’avons quoique nous fassions aucun contrôle sur notre vie. Elle peut être en un clin d’œil radicalement écourtée ou soudainement changée de façon drastique.

Je n’avais que 16 ans quand mon cousin Ronald que je déifiais presque, mourut suite à un terrible accident de voiture. Il était si vigoureux, plein de projets d’avenir et de joie de vivre ! Quelques heures seulement avant son accident, alors que je le mettais en garde contre les risques de ses fréquents voyages, il m’a répondu que sa mort n’était pas pour bientôt. Quelle ironie !
Michael Jackson n’avait-il pas en mars dernier annoncé une série de concerts à Londres pour juillet prochain, en disant à ses fans que ce serait la dernière fois qu'il se produirait en public dans la capitale britannique? « Ce sera le dernier, je vous l’assure. Cette foi-ci c’est pour de vrai » Telle fut sa déclaration 3 mois seulement avant sa mort qu’il ne savait pas imminente. Comment peut-on accepter une disparition si soudaine, si inattendue ? Il n’avait que 50 ans. Son cœur était beaucoup trop jeune pour arrêter de fonctionner.

La mort, ce phénomène troublant de notre existence est probablement la réalité la plus révoltante qui soit ; aussi nous pousse-t-elle souvent à ignorer son existence ou à inventer toute sorte de moyens pour l’éviter. Mon père dans sa vieillesse disait qu’il avait suffisamment vécu et qu’il était prêt pour le grand départ. Pourtant quelques minutes avant de passer de la vie au trépas, il s’écriait désespérément : « merde, c’est vrai, je me meurs ? ». Mon père malgré les apparences cultivait-il un désir inconscient d’être immortel ?

Le cas par exemple de la disparition soudaine d’une personnalité influente et adulée comme Michael Jackson se charge trop fréquemment de nous rappeler notre tragique destin. Elle nous force à considérer notre mort comme un fait évident, incontournable. Ces disparitions inattendues nous rendent plus intensément vivants et plus sensibles à ce qui est le plus important dans notre vie. Elles nous obligent à reconsidérer l’ordre d’importance de nos priorités et à jeter un regard plus critique sur les "urgences" auxquelles nous consacrons notre temps. Certains décident de s’occuper davantage de leur famille, d’autres portent une attention beaucoup plus soutenue à leur régime alimentaire ou décident de mener une vie plus saine ou de se rapprocher un peu plus près de Dieu. Le choc de la perte précipitée d’un être cher, nous incite à avantager les satisfactions importantes pour notre bonheur, nos valeurs prédominantes, le plaisir que nous prenons à vivre... Ces réactions sont malheureusement éphémères. La réalité est qu’éventuellement le tourbillon de la vie reprendra le dessus, nous incitant à oublier ces épreuves. Ainsi recommencerons-nous à redonner la première place à des urgences superficielles.

Aussi paradoxale qu’elle soit, la vérité est que nous devenions moins vivants quand nous parvenons à oublier que notre vie est limitée dans le temps, alors que nous le devenions davantage lorsque nous sommes conscients de la mort qui nous attend. Autrement dit, si nous arrivons à garder présent à l’esprit les 4 vérités de la vie nous parviendrons inévitablement à en tirer le maximum de profit. Que notre mort soit attendue ou subite, nous pouvons partir avec moins de regrets ou accepter plus facilement la disparition de nos proches si nous vivons chaque seconde de notre existence, nous rappelant que :
  • La durée de notre vie est limitée
  • Notre départ n'est pas défini à l'avance
  • La mort est définitive
  • Nous n’avons qu'une seule vie.
Un fait demeure certain, chacun a, dépendamment de sa croyance sa façon de défier ou d’affronter la mort. Car si le caractère inévitable de la mort ne peut être ignoré, nous pouvons en revanche nous inventer des raisons pour ne pas trop nous en inquiéter. Après tout, notre mission n’est-elle pas de vivre aussi longtemps et du mieux que nous pouvons ?
Quand j’ai vu le corps de mon cousin exposé à l’église Notre-Dame de Petit-Goâve lors de ses funérailles, je fus secouée d’un fou rire. Me tournant vers ma sœur aînée qui me soutenait par le bras pour m’empêcher de trébucher, je me suis écriée : « mais il n’est pas mort, il dort ! ». Cette affirmation aussi illusoire fut-elle, était mon escapade. Nier cette cruelle réalité était pour moi la seule façon de confronter la mort de ce cousin que j’aimais tant !

Il existe pour chacun de nous un moyen de vivre paisiblement sa vie en dépit du spectre menaçant de la mort. Pour moi c’était le déni face à la disparition inattendue de mon cousin et l’inévitable soulagement dans le cas du départ attendu de mon père : « au moins, il n’aura plus à souffrir » me suis-je dis. Quoique cette conclusion ne m’empêchât de continuer à pleurer sa mort deux ans plus tard. Alors que pour les chrétiens, la solution est la certitude de la vie éternelle ou du paradis. Ce qui explique la croyance selon laquelle la mort n’est pas la fin d'une vie mais plutôt le début d'une vie meilleure. Ils lui enlèvent ainsi son aspect définitif qui effraie tant. Par contre, pour les vodouisants et les adeptes de la magie, c’est l’espoir de communiquer avec les esprits, qui les aide à combler le vide laissé par leurs disparues. Et malheureusement, ils trouvent facilement des opportunistes qui en profitent pour s'enrichir de leur illusion.

Ce que je partage avec vous à travers ce texte est ma réalité de la mort qui n’est pas nécessairement la votre. Mais un fait est certain, les moyens que nous utilisons pour affronter la réalité de la mort soudaine ou attendue importent peu. Le mien est une variante de tous les moyens précités. Quoiqu’il en soit, le véritable enjeu est de parvenir à vivre pleinement notre passage sur terre malgré le défi de la mort.

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