Quand on a eu cette chance d’entrer dans une faculté de l’Université d’Etat d’Haïti, on ne pouvait que remercier le Très–Haut pour cette faveur exceptionnelle. En effet, depuis le coup de colère des étudiants des années 60 qui ont d’une part reçu des bastonnades et d’autre part pris le maquis, l’Université d’Etat d’Haïti est devenue un établissement entièrement politisé à la solde de la dictature duvaliériste. L’accès aux quelques facultés de l’Université n’était possible que grâce à son appartenance à la classe politique dictatoriale (macoute) ou encore au contact par personne interposée d’une autorité supérieure. Il a fallu attendre la fin de la dictature et la naissance de la constitution de 1987 pour que l’Université d’Etat d’Haïti, sous l’insistance de quelques constituants de l’époque s’orientât quelque peu vers une direction tant soit peu conformiste.
L’Université d’Etat d’Haïti est le plus grand établissement Supérieur et de Recherche du pays. Elle compte 12 unités d’enseignement réparties comme suit:
Faculté de Linguistique Appliquée
Faculté des Sciences
Faculté de Médecine et de Pharmacie
Faculté de Droit et des Sciences Économiques
Faculté d'Agronomie et de Médecine Vétérinaire
Institut National d'Administration, de Gestion et de Hautes Etudes internationales
Ecole Normale Supérieure
Faculté d’Ethnologie
Faculté des Sciences humaines
Faculté d’Odontologie
Institut d’Études et de Recherches Africaines
Centre de Techniques de Planification et d'Économie Appliquée
A travers le territoire national, elle rassemble environ 25.000 acteurs incluant étudiants, professeurs, agents et cadres administratifs. Les séquelles subies pendant la dictature font encore tâche d’huile sur le comportement de nos étudiants qui malheureusement ne voient pas plus loin que le bout de leur nez. Nous comprenons évidemment leurs frustrations face aux abus dont ils ont été victimes durant la période allant de1946 à 1986. Mais ce n’est pas une raison pour eux de se laisser mener par une classe politique qui à la moindre occasion s’accapare de leurs revendications au profit de ses ambitions personnelles. Les étudiants de l’Université d’état d’Haïti devraient plutôt tirer leçons de leurs étourderies passées et faire, le mea culpa pour s’être laissés entraîner dans la logique de ces politiciens manipulateurs qui se sont servis d’eux pour exiler un président élu démocratiquement. Je ne tombais pas toujours d’accord avec la façon de gouverner du président Aristide, néanmoins, je demeure convaincu qu’un président démocratiquement élu ne doit en aucun cas être renversé par un coup d’état. Ces étudiants qui représentent l’avenir de notre société ne peuvent cautionner telle pratique voir y participer.
Vous étudiants, qui fûtes en maintes fois trahis par ce secteur hypocrite cessez donc de vous laisser prendre à son jeu ! Fils de mon pays, ne vous laissez plus comme un troupeau innocent emmener à l’abattage pour une cause qui n’est pas vraiment la votre. Vos intentions initiales sont honnêtes mais malheureusement vous vous laissez toujours infiltrer par des êtres égoïstes et sans scrupules qui n’hésitent pas à vous sacrifier et salir votre statut d’élite intellectuelle de notre pays rien que pour satisfaire leurs ambitions politiques.
Etudiants de mon pays, vous oubliez trop souvent que vous faîtes partis de cette majorité qui ne demande qu’à vivre. Et que la raison première de toutes ces sacrifices pour arriver à une éducation supérieure est d’assurer un avenir meilleur pour vous et par conséquent pour votre pays. Ne voyez-vous pas que la main qu’on vous tendait lors de l’opération GNB s’est définitivement écartée puisque vous leur en voulez pour leur refus de donner les 200 gourdes à la majorité dont vous êtes issus ?
Je fus comme vous un étudiant à l’Université d’Etat d’Haïti. je comprends mieux que quiconque vos frustrations. Aujourd’hui, je vous demande de réfléchir sur ces trois différentes étapes de votre histoire :
- Opération bastonnade (grève des étudiants, année 1960)
- Opération GNB (2003-2004)
- Opération Salaire minimum (2009)
Vous seuls êtes sortis victimes pendant que les véritables bénéficiaires de vos mouvements vous abandonnent en chemin. Ils se servent de vous pour poursuivre dans l’anonymat leur politique malhonnête
Récapitulons un peu :
Lors de la grève des étudiants de l’année 1960, la trahison était dans votre sein.
Pendant l’opération GNB un secteur se sert de vous pour régler ses propres affaires et puis il vous renie.
Pendant que vous demandez la publication du décret portant sur le salaire minimum de 200 gourdes, vous vous êtes mis en croix devant ce même secteur qui était partie prenante de l’opération GNB.
Vous êtes sur une piste très dangereuse mes frères, et il est temps de vous ressaisir. Je comprends trop bien votre cause pour dire que vous êtes les artisans de votre malheur. Je préfère plutôt vous donner un conseil de grand frère : Quand vous revendiquez faites-le uniquement pour vous-mêmes; ne vous laissez plus entraîner dans les eaux troubles par des individus éhontés qui utilisent votre mouvement à leur fin égoïste qui n’a rien à voir avec vos demandes ou celles du peuple.
Etudiants de mon pays, je suis d’avis que les 200 gourdes demandées pour le salariat répondent à un besoin pressant, Cependant l’initiative vient-elle réellement de vous? N’est-ce pas le jeu politique d’un troisième secteur? Attention Etudiant Danger !!!!!
Frantz C. (Les réflexions de Erantz)
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